Comment quitter son CDI pour devenir freelance ?

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Les avantages du statut de freelance sont nombreux. À ne citer que l’autonomie, la liberté et la flexibilité pour travailler à son compte. Et pourtant, de nombreux salariés ne savent pas comment quitter son CDI pour devenir freelance. Si vous vous posez également cette question, voici quelques conseils qui peuvent vous aider !

salarié en cdi qui veut devenir freelance

Informer son employeur

La première étape à suivre pour devenir auto-entrepreneur et quitter son CDI, c’est d’avertir votre employeur sur votre projet de devenir un travailleur indépendant. C’est une obligation de loyauté. Mais sans parler de cette obligation, vous devez l’informer pour plusieurs raisons :

Premièrement, cela vous permet de savoir si votre contrat de travail vous interdit ou non d’exercer une activité en tant que freelance.

Par ailleurs, vous ne risquerez pas d’être accusé de faire de la concurrence à votre employeur en l’informant préalablement de la nature de vos missions freelance.

Et enfin, le fait d’informer votre employeur vous permet de garder sa confiance. C’est très important si jamais votre projet de création d’entreprise tourne mal.

Prendre un congé pour création d’entreprise

En effet, en tant que salarié, vous avez droit à un congé pour création ou pour reprise d’entreprise. À condition que vous ayez 24 mois d’ancienneté et que vous n’ayez pas bénéficié de ce même type de congé au cours des 3 dernières années.

Le congé pour création d’entreprise peut être à temps plein ou à temps partiel. Sa durée est fixée à un an, renouvelable une fois. Ainsi, vous devez aviser votre employeur par lettre recommandée avec accusé de réception au moins 3 mois avant le terme de la première année.

Ce congé vous permet de maintenir votre contrat de travail, sans garantie de rémunération. De plus, vous ne pouvez pas réintégrer l’entreprise avant le terme de ce congé.

Toutefois, ce congé pour création ou reprise d’entreprise vous permet de vous concentrer sur votre projet de changement de carrière. Plus précisément, vous pouvez mieux réfléchir à vos compétences et choisir votre niche (clients à cibler, secteur d’activité, etc.) Notez bien que dans le domaine du freelancing, la spécialisation fait partie des clés du succès.

Vous pouvez également bien choisir votre statut d’entreprise. En tant que freelance, vous pouvez choisir de devenir micro-entrepreneur, SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle), EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée), EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée)… Tout dépend de votre étude de marché !

À part le statut juridique d’entreprise, vous pouvez également, pendant ce congé, mieux vous informer sur les différentes aides possibles pour devenir freelance. En même temps, vous pouvez créer votre réseau, votre portfolio, etc.

Dans tous les cas, vous pouvez, à l’issue de votre congé pour création d’entreprise, rompre votre contrat de travail sans préavis exigé. Ou bien, vous pouvez réintégrer votre entreprise pour retrouver votre emploi si votre projet de création d’entreprise n’a finalement pas pu voir le jour.

Cumuler CDI et emploi freelance

Vous ne voulez pas prendre un congé pour création d’entreprise faute de garantie de salaire mensuel ? Eh bien, vous pouvez tout simplement demander un congé sabbatique pour lequel vous n’êtes pas obligé de donner un motif auprès de votre employeur.

Alternativement, vous pouvez également cumuler un emploi CDI et le travail en freelance. Par exemple, vous pouvez cumuler un CDI et un contrat de travail avec une société de portage salarial. Ce n’est pas interdit par le Code du travail sauf dans quelques cas de figure. Le cumul de ces deux statuts est impossible :

  • Si votre contrat de travail stipule une clause d’exclusivité, c’est-à-dire, une interdiction d’exercer une autre activité professionnelle ;
  • Si votre activité en tant qu’indépendant fait de la concurrence à votre employeur ;
  • Si vous prévoyez d’exercer une profession réglementée ;
  • Ou encore si vous êtes fonctionnaire ;

Par ailleurs, lorsque vous avez à la fois le statut de salarié et le statut de freelance, vous devez être bien organisé. Et pour cause, il est souvent difficile de gérer en même temps l’activité salariée et les missions freelance en dehors des heures de travail. Donc, faites attention à l’épuisement professionnel (burn-out) !

En ce qui concerne la sécurité sociale, vous devez payer une double cotisation. Vous serez affilié à deux régimes sociaux, dont la CPAM pour votre activité salariale et le SSI pour votre activité indépendante. La prise en charge de vos frais de santé est gérée par l’organisme qui s’occupe de votre dossier avant le cumul de deux statuts.

Par ailleurs, vous bénéficiez d’une double retraite. On parle alors de régime de retraite spécial, car le calcul de son montant va tenir compte de cette double activité. Le versement des indemnités sera fait par les deux caisses, mais le dispositif LURA vous permet d’unifier les démarches.

Quoi qu’il en soit, le cumul d’un emploi CDI et d’une activité indépendante est une meilleure transition pour réduire les risques financiers liés à votre projet de reconversion professionnelle. Il vous permet de tout mettre en place avant de quitter définitivement votre CDI lorsque votre activité d’indépendant commence à devenir rentable.

Comment quitter son CDI pour devenir freelance à temps plein ?

Ça y est ! Tout est mis en place et vous souhaitez vous lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat à temps plein. Encore faut-il savoir quitter le salariat pour travailler en tant qu’indépendant.

En effet, le moyen le plus simple pour quitter votre emploi, c’est de démissionner de votre poste. Cependant, en principe, vous ne pouvez pas toucher l’allocation chômage si vous êtes à l’initiative de la rupture de votre contrat CDI.

Par contre, des exceptions peuvent être acceptées par la réglementation et donc certaines modalités de démission permettent de recevoir l’allocation chômage. C’est le cas d’une démission légitime pour motif professionnel.

Généralement, la démission pour un projet de reconversion professionnelle peut avoir accès à l’allocation chômage. Cependant, elle est soumise à quelques conditions bien précises. Donc, renseignez-vous préalablement au Pôle Emploi avant de faire votre démission.

En revanche, certaines formes de rupture de contrat comme le licenciement ou la rupture conventionnelle vous permettent de bénéficier de l’allocation chômage. Donc, le choix de la manière pour quitter son CDI et pour se mettre à son compte dépend entièrement du salarié, de sa situation financière et de l’avancée de son projet de création d’entreprise.